Road Movie

natto

THEASO

présente

Jean Natto

dans

Road Movie

de Godfrey Hamilton

Il y a dans la vie des thèmes récurrents vers lesquels on revient parfois sans même s’en rendre compte.
J’ai été danseur, puis comédien, architecte et scénographe. L’espace semble être étroitement lié à moi, et l’éphémère étrangement présent. J’aime la lumière, la musique, les émotions et l’horizon. Dans l’instant il y a un peu de nous, dans la lumière il y a la nuit et les couleurs, dans la musique les émotions, et dans les émotions le besoin de l’autre. ROAD MOVIE nous parle surtout de l’autre, qu’il soit présent, absent ou mort. Ai-je su l’aimer? Le regarder? L’entendre ?
Lorsque j’ai vu cette pièce à Paris, j’ai eu un coup de coeur. C’est une histoire d’amour, transpercée de part en part par les drames contemporains et qui, même dans ses moments les plus sombres, nous laisse entrevoir un monde d’écoute et de compréhension… Un message d’espoir, même si la route est longue. J’ai compris que c’était le texte qu’il fallait que j’interprète si je voulais parler d’amour et de sida, de drogue et de mort, de guerre et de paix.

L’écriture de Godfrey Hamilton est puissante et pleine de sensibilité, d’un humour ravageur, surtout quand il s’agit de tourner en dérision les aberrations de la société américaine. Ou bien le ton furieux pour aborder les thèmes liés au sida, au deuil et à la guerre. Il est farfelu mais perspicace dans sa façon de croquer les personnages, ou encore pudique et simple dans les moments d’émotion. Les histoires d’amour sont universelles et la manière dont elles se concrétisent (ici entre deux hommes) m’a toujours paru anecdotique comparée à la force des sentiments. C’est ce côté universel que j’aimerais faire ressortir en cette époque où l’on prône la tolérance. ROAD MOVIE nous ouvre la voie.

Jean Natto
Comédien et scénographe

HISTOIRE

Monologue avec Jean Natto, incarnant 5 personnages (3 femmes et 2 hommes).

En été 1994, Joël, un New-yorkais, décide, par amour, de tout plaquer et de traverser les Etats-Unis pour retrouver Scott, à San Francisco. Sur la route, il rencontre trois femmes qui sont autant « d’éclairages » socio-historiques des années 70-90 de l’Amérique. D’étape en étape, il découvrira de simples et déterminantes vérités. Ce sera pour lui l’occasion d’une réflexion sur sa culture, ses choix et son identité.

Le spectateur entre dans un espace blanc; l’acteur seul en scène est au bord d’un océan imaginaire. L’image d’un lieu ouvert et infini est projetée sur les parois d’où se détache la silhouette du comédien. Le voilà sur une route blanche qui fait entrer le spectateur dans la réalité-fiction du théâtre.

L’histoire commence par la fin. Joël vient de recevoir le cadeau de départ de son ami, Scott. Il remonte le fil de ses souvenirs…

Une Rencontre qui transcende la haine banalisée

Journaliste mondain, poète à ses heures, Joël rencontre Scott, c’est la Rencontre de sa vie, mais il ne le sait pas encore. Il ne peut et ne veut pas quitter New York pour vivre son histoire d’amour en Californie. Quand enfin il s’en rend compte, il traverse les Etats-Unis, pour rejoindre l’Autre.
…En route, il croise d’autres personnages. Tel, à travers eux, un chemin d’initiation.

Ma, femme noire du Sud, à la forte stature, a perdu son fils Danny, mort du SIDA.
Myra, environ 60 ans, de l’Arizona. Sa fille, toxicomane, est morte d’une overdose. Suite à ce drame, elle a perdu son mari, par divorce.
Dharma, 20 ans, californienne. Elle est l’archétype du New Age. Elle porte le deuil de nombreux amis. Pour se souvenir d’eux, elle s’est fait percer sept anneaux dans le lobe de l’oreille.

Les personnages que Joël trouve sur sa route sont à chaque fois des archétypes. Ils représentent un pan de l’histoire collective des Etats-Unis, et de manière plus vaste des fléaux de nos sociétés : guerre, sida, toxicomanie.

Les trois figures féminines incarnent la mort sous diverses formes : la Femme noire, Ma, qui ne craint pas d’aller dans des lieux «mal famés» pour proposer aux hommes de mettre des préservatifs lors des rapports sexuels ; la Mère : Myra ; la Vierge : Dharma qui n’a pas d’enfant.
La mort comme une étape, un rite de passage, pour grandir, pour comprendre les liens qui nous unissent aux autres. La mort omniprésente, pour rappeler aux vivants l’urgence de vivre pleinement.

L’Amour comme la porte à traverser pour être libre

La difficulté d’aimer et d’abandonner tout, tout de suite, pour vivre l’amour, Joël l’a connue. Seule l’acceptation de l’Amour lui permettra de se réconcilier avec lui-même.
Mais Amour et Mort sont étroitement liés.
Scott disparu, ses cendres sont dispersées dans l’océan Pacifique. Un geste, signe peut-être d’une voie vers une spiritualité universelle non religieuse.
Reste l’Amour, comme un legs, pour oser l’aventure de la vie. Scott a transmis le bracelet qu’il a porté toute sa vie, symbole de sa recherche de l’Autre. Alors seulement, Joël s’en empare comme d’un témoin et prend le relais.
Devant l’océan immense, il peut enfin dire librement « Je t’aime ».

Le jeu des mots, des images et des sons

Le comédien est multiple. Quand il incarne Joël, son jeu est naturel. Naturel comme dans le cinéma contemporain. Il parle de manière peu jouée.
Lorsqu’il parle avec Scott, le dialogue est comme un dialogue de cinéma.
Dès qu’arrivent les autres personnages hauts en couleur, le jeu change pour faire ressortir leur humour.

Ni les personnages, ni les lieux ne sont traités de manière réaliste. C’est à travers l’ombre et la lumière que leur signification apparaît et nous touche.

La route est le fil conducteur reliant les étapes et annonçant une évolution.

Les Musiques et les Films sont tous indiqués par l’auteur. Ils couvrent la période de 1950 à 1980. Sauf «Forrest Gump», film sorti ultérieurement mais qui traite des années 50-80. Bien que les musiques et films évoqués datent d’il y a trente ans environ, Hamilton n’a pas écrit une oeuvre passéiste. Il se sert de ces titres comme des points de références culturelles communes à beaucoup d’Américains et d’Européens.
La bande-son est inspirée par les musiques citées. Elles sont pour nous aussi des références, comme «Mr Tambourine Man» de Bob Dylan ou «Je ne regrette rien» d’Edith Piaf.

L’ÉQUIPE DE RÉALISATION

Mise en scène: Mercédès Brawand
Interprétation: Jean Natto
Scénographie: Jean Natto
Costumes et accessoires: Annie Peter Osman, Trucs et Décor
Lumières et vidéo: Marie-Catherine Theiler
Son: Fred Jarabo
Administration: Valérie Quennoz
Affiche: Patrick Thoenessen, Possun Design

Durée: environ 1 h 20

Création au Théâtre les Salons Genève du 5 au 23 septembre 2007
6, rue Bartholoni, 1204 Genève

Avec le soutien du Département des Affaires Culturelles de la Ville de Genève, le Fonds Mécénat des SIG et de la Loterie Romande


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