THEASO
présente
Jean Natto
Kevin Buckmaster
dans
Variations Énigmatiques
de Eric-Emmanuel Schmitt
Le spectacle a été donné en avant-première, en mars 2009, à l’Espace Polyvalent « LE MONDE À PART » Rue Goetz-Monin 14 – 1205 Genève (avec Romain Galeuchet dans le rôle d’Erik Larsen) puis repris durant 4 semaines au Théâtre du CRÈVE-COEUR à Cologny, en juin 2009 (avec Kevin Buckmaster dans le rôle d’Erik Larsen). Il a ensuite été joué à Nîmes pour 3 représentations privées.
LA PIECE
Représentées en 1996, pour la création, au Théâtre Marigny à Paris, Variations Énigmatiques met en scène un duo d’acteurs dans un huis clos dont les rebondissements fascinent.
Erik Larsen, journaliste dans le quotidien local d’une petite ville de Norvège, a rendez-vous avec Abel Znorko, Prix Nobel de littérature. Vivant retiré sur l’île de Rösvannöy, l’écrivain l’y accueille d’une manière surprenante. Irascible, corrosif, misanthrope, on comprend mal pourquoi Znorko a accepté de recevoir Larsen.
« Qui aime-t-on quand on aime ?
On ne le sait jamais.»
Voilà une question qui a préoccupé plus d’un théoricien, philosophe, psychologue, sociologue: tous ont tenté de proposer des réponses. Et, qu’est-ce qu’aimer ? Autre question existentielle qui habite la littérature depuis l’Antiquité. Eric-Emmanuel Schmitt évoque, lui aussi, ces questions. Il traite de ces grandes interrogations à travers cette pièce mystérieuse.
Un dialogue-duel entre deux protagonistes que tout semble opposer, une fable atemporelle, une illustration de ces questions qui nous habitent quand on parle d’amour. Dépassant le clivage des cultures par son thème et sortant de l’espace
scénique par sa forme, elle devient une discussion dans un salon, chez soi, chez un ami, chez vous… C’est pour cette raison que nous souhaitons, après les représentations traditionnelles dans un théâtre, d’aller jouer chez les spectateurs qui voudront bien nous accueillir dans l’intimité de leur habitation.
L’AUTEUR
En une dizaine d’années, Eric-Emmanuel Schmitt est devenu l’un des auteurs francophones les plus lus et les plus représentés dans le monde. Né en 1960, normalien, agrégé de philosophie, il s’est d’abord fait connaître au théâtre avec Le Visiteur, cette rencontre hypothétique entre Freud et peut-être Dieu, devenue un classique du répertoire international.
Rapidement, d’autres succès ont suivi : Variations énigmatiques, Le Libertin, Hôtel des deux mondes, Petits crimes conjugaux, Mes Evangiles, La Tectonique des sentiments… Plébiscitées tant par le public que par la critique, ses pièces ont été récompensées par plusieurs Molière et le Grand Prix du théâtre de l’Académie française. Son oeuvre est désormais jouée dans plus de quarante pays.
Dramaturge, Eric-Emmanuel Schmitt est aussi romancier: Milarepa, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, Oscar et la dame rose et L’Enfant de Noé. Depuis, on lui doit plusieurs romans et recueil de nouvelles. En 2006, il devient en plus réalisateur avec son premier film: Odette Toulemonde.
Amoureux de musique, Eric-Emmanuel Schmitt a également signé la traduction française des Noces de Figaro et de Don Giovanni. Toujours curieux, il ouvre en permanence de nouvelles portes, tend de nouveaux miroirs, pour notre plus grand plaisir.
A PROPOS DE LA REALISATION
Les « Variations Enigma » d’Edward Elgar ont inspiré les « Variations Énigmatiques » d’Eric-Emmanuel Schmitt. Il m’a semblé, dès lors, que cette pièce témoignait d’une écriture particulièrement musicale. Mais, sur ce point, je ne suis sans doute pas le premier ! Le compositeur prétend que « le thème de ces 14 variations n’apparaît jamais, comme dans certaines pièces de théâtre où le personnage principal n’est pas sur scène ». Or, il est très vite évident que l’héroïne – si on peut l’appeler ainsi – de ce duel verbal est physiquement absente bien que son ombre habite, ô combien, l’aire de jeu. Cela m’a interpellé. Une hypothèse émise à propos de cette « Enigma » serait que le thème évanoui ferait référence au verset 13 de l’Epitre I aux Corinthiens :«Aujourd’hui nous voyons au moyen du miroir, d’une manière obscure… ». Je pense que c’est le désir de mettre à nu cette obscurité qui m’a guidé dans le travail de direction du jeu. Le regard freudien de l’âme à travers la « Psyché », déesse rivale d’Aphrodite, dont on a baptisé ce long miroir basculant où se perpétue l’infi ni de nos refl ets subconscients. D’où, entre le non-dit des mots-mensonge et le dit des regards-vérité, la volonté de révéler et de donner vie à l’absente. D’où le rester-partir perpétuel des protagonistes, comme une caricature de l’éternel retour.
Jean Mars (printemps 2009)